Mala, bordeaux

Le chapelet, objet de dévotion religieuse généralement constitué de grains enfilés sur un cordon est utilisé dans diverses traditions religieuses sous des noms différents, «paternostre», «rosaire» pour les chrétiens, «mâla» ou «nenju» pour les indous, les bouddhistes et les jaïnistes «sabha» ou encore «misbaha» pour les musulmans. Son origine vient de l’indouisme et du bouddhisme mais il fût introduit plus tard en orient et en occident dans les religions monothéistes. Son utilisation bien connue est toujours identique, quel que soit son origine et son affiliation, il sert à récitées de manière répétitives des prières ou des mantras en égrenant les perles, les graines ou tout autres types de matériaux. Seul les matériaux et le nombre de perles ou de noeuds peuvent varier en fonction des religions.

Aujourd’hui le chapelet présenté sous forme de collier, de bracelet, de bague est largement rependu et son utilisation iconoclaste a perdu tout caractère religieux ou sacré. Ainsi, le chapelet surdimensionné composé de 108 perles en céramique questionne d’une part la controverse entre le métissage ou la parenté des religions et d’autre part symbolise l’appropriation et l’interprétation des différentes mœurs et coutumes dont notre société individualiste se pourvoie.

Ainsi l’installation céramique Mala, bordeaux incarne de par sa fonction et ses origines, multiples la réunion d’une société profane actuel en opposition à sa tradition spirituelle. Il questionne la convergence entre un objet de dévotion emblématique et celui d’une société holistique perdue au sein de laquelle nos mœurs et nos coutumes sont remplacés par l’approche économique, matériel et commercial. Il symbolise la réunification et l’appropriation d’un seul et même objet au sein de religions et de cultures très diverses.